Correspondance pour le Mont-Royal
Parcours d’art contemporain sur l’avenue Mont-Royal, Montréal, Canada
Du 30 juin au 21 août 2010 / From June 30th to August 21th 2010
Vernissage / Opening :
mercredi le 30 juin 2010 à 17 heures / Wednesday June the 30th 2010 at 5 PM
Commissaire / Curator: MANON RÉGIMBALD
Artistes / Artists:
CATHERINE BOLDUC
JULIA DANTONNET
MARC DULUDE
ANDRÉ FOURNELLE
LAURENT GAGNONDANIEL HOGUE
SYLVIE LALIBERTÉ
CÉCILE MARTIN
ROBERTO PELLEGRINUZZI
REINHARD REITZENSTEIN
Communiqué ::
PAYSAGES EPHEMERES 2010
Correspondance pour le mont Royal – du 2 au 25 juillet 2010
2010 – La 6e édition de Paysages Éphémères mise sur les correspondances. Nous voilà en route vers le mont Royal. Sur le fil du temps, la montagne est toujours sacrée, plantée au milieu d’une ville entourée par le Saint-Laurent, ce « chemin qui marche » comme le disaient si bien les Amérindiens. À ses pieds, le plateau s’étale et déroule ses avenues et ses boulevards. Surmontée d’une croix, la montagne incontournable marqua l’île de Montréal, ses hauts et ses bas, ses quartiers, ses habitants et ses passants, tantôt cimetière et sanctuaire, tantôt lieu des grands rassemblements populaires. Depuis longtemps, la montagne servit à animer l’esprit des lieux. Entre le réel et l’imaginaire, son territoire définit, détermine et qualifie l’espace urbain, du mont Royal à Montréal.
En chemin, la montagne se donne à voir autant qu’elle fait voir. Comme un jardin, cela comporte des points de vue mobiles, intérieurs et extérieurs, du belvédère aux circuits d’autobus qui la traversent d’est en ouest. Du plateau, on la regarde de loin mais du haut du belvédère, on y scrute plutôt la ville et bien plus encore car nous voilà perdus dans cet espace flottant, entre ciel et terre. Que l’on s’y embrasse ou qu’elle embrase nos histoires, archaïque, la montagne s’expose au présent comme une part obscure que la ville aur
ait refoulée peu à peu. Et puis, il y a cette perspective fermée qui se frappe sur les flancs de la Montagne avant d’échouer sur le Stade olympique, vestige triomphant d’une ruine à l’envers qui oriente et hante le paysage montréalais. Dans l’entre-deux, se démarque l’axe est-ouest de la ville. Bien au-delà du Chemin du Roi, cette trajectoire qui touche au plus profond l’esprit humain, si névralgique, émerge de la nuit des temps, marquant la course du soleil d’un rite à l’autre, d’un temple à l’autre.
Pour cette 6e édition de Paysages Éphémères, l’événement veut enrichir l’art du paysage, transitoire et vernaculaire, tout en soulignant la valeur sociale et historique de l’espace public comme lieu de rencontre. Il s’agit donc d’établir une sorte de parcours en vélo, en métro, en autobus ou à pied, à travers les paysages éphémèr
es que construiront les artistes, autant de « paysages habités » où installer, le temps de l’événement, un lieu possible d’échange avec le public, à la mesure du territoire. Mises en situation existentielle, ces interventions célébreront la place de l’art dans l’espace urbain grâce aux divers réseaux de correspondances établis. Mémoire, histoire, mythe et topographie du lieu pourront s’entrecroiser grâce au transport d’associations d’idées qui mènent nos pas tantôt dans la ville, tantôt sous la ville, tantôt hors la ville, dans les interstices du plateau, ses lieux vacants, ses ruelles, ses trottoirs, le temps d’un transit, le temps d’une halte entre deux correspondances, avant d’en reprendre une autre.
Manon Regimbald
Commissaire invitée Paysages Éphémères 2010
Notice biographique – Manon Regimbald
Directrice générale du Centre d’exposition de Val-David et professeure associée au département d’histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal. Dans une perspective interdisciplinaire, ses recherches portent principalement sur l’art du XXe siècle en même temps qu’elles pointent la survivance d’images anciennes. Préoccupée par l’art du paysage et des jardins, elle s’intéresse à la problématique du lieu ainsi qu’aux chevauchements entre le texte et l’image. À titre de commissaire, elle a organisé plusieurs expositions. Elle a aussi collaboré à plusieurs revues (Espace, Spirale, Æ Revue de la Société canadienne d’esthétique, Mosaic. A journal for the interdisciplinary study of literature). Elle a signé En marche avec René Derouin, Montréal, l’Hexagone, 2005 ; «Du malaise d’habiter la nature », Nature, humanisme et politique, Paris, Aleph éditions, 2007 ; «Le territoire à l’œuvre», Territoires Le Québec Habitat, Ressources, Imaginaires, Musée de la Civilisation, Québec, éditions Multimondes, 2007 ; «Partir d’Un dictionnaire…», Tracking Images, Melvin Charney, Un dictionnaire…, Centre Canadien d’Architecture, 2000.